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Les grands-mères: Une ressource culturelle abondante et sous-utilisée pour améliorer la santé et la nutrition infantiles et maternelles

Présentatrice: Judi Aubel, Présidente, The Grandmother Project

Les programmes de nutrition et santé communautaires efficaces s’appuient sur les rôles des membres des ménages qui influent sur le bien-être des femmes, enfants et adolescents tout au long du cycle de vie. Dans les sociétés non occidentales de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique Latine, qui se construisent le plus souvent de façon multigénerationnelle et hiérarchique, les femmes plus âgées, c’est-à-dire les grands-mères, constituent des intervenantes influentes et des ressources importantes dans le déclenchement de changements positifs. Les grands-mères jouent un rôle-clé et culturellement désigné à des moments déterminants de la vie des femmes et enfants, dont la grossesse, l’accouchement, le soin des nouveau-nés, les maladies chez les jeunes enfants et le développement des adolescents.

La présentation a compris les éléments suivants:

un aperçu des preuves du rôle influent que jouent les grands-mères en matière des normes et pratiques sanitaires à des moments déterminants dans la vie des femmes, enfants et adolescents;

une description des paramètres-clés d’une approche d’inclusion des grands-mères qui se base sur les ressources disponibles et favorise des changements culturels structuraux au sein des communautés;

des exemples de programmes réussis appuyés par The Grandmother Project : Change through Culture (Projet Grands-mères: Changements par la Culture). Ces programmes mettent en œuvre une approche d’inclusion des grands-mères afin d’améliorer les soins en cours de grossesse et le soin des nouveau-nés au Mali; la nutrition maternelle et infantile au Sénégal ; la prise en charge des maladies infantiles à domicile au Laos et la grossesse chez les adolescentes au Sénégal;

des leçons apprises dans la mise en œuvre de l’approche d’inclusion des grands-mères au cours des interventions de nutrition et santé communautaires qui peuvent s’appliquer à d’autres contextes socioculturels.

Présentation

Améliorer les systèmes semenciers et le stockage: opportunités et services

Présentatrices: Dabiré Clémentine Binso, Scientifique sénior, Laboratoire Central d’Entomologie de l’Institut National de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), Burkina Faso, Secrétaire permanent, Forum National de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (SP/FRSIT);  Eva Weltzien, Scientifique principale en culture du sorgho, Institut International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-arides (ICRISAT); Modérateur: Tom Remington, Conseiller en agriculture pour l’Afrique, Catholic Relief Services (CRS).  

Dans cette session, nous avons parlé des opportunités de renforcer les systèmes semenciers des agriculteurs et aborderons les méthodes post-récolte. La discussion s’est centrée sur des activités actuelles, appuyées par l’INERA et l’ICRISAT, pour améliorer l’accès des agriculteurs aux nouvelles technologies et variétés et au stockage, ainsi que d’autres opportunités commerciales connexes qui se présentent aux cultivateurs pauvres. Dans la foulée, nous avons évoqué également des développements-clés dans les initiatives de semences de sorgho et millet perlé gérées par les cultivateurs, ainsi qu’une solution efficace utilisée dans la région pour le stockage de niébé.

Eva Weltzien a parlé des semences comme outil d’innovation. Elle a expliqué que les meilleurs moyens d’appuyer la capacité des semences des producteurs sont de favoriser l’accès à de nouvelles variétés et d’utiliser des méthodes solides pour tester les semences.

Les participants ont posé des questions relatives à la capacité de reproduction des semences hybrides, qui est minime, et le passage éventuel des semences en contrebande pour contourner la certification.

Ensuite, Dabiré Clementine Binso a décrit les sacs améliorés de stockage de niébé Purdue (Purdue Improved Cowpea Storage, PICS). Les sacs PICS sont idéaux pour le stockage de niébé après la récolte parce qu’ils empêchent la pénétration des insectes et de l’humidité. Des défis demeurent, pourtant, en ce qui concerne le contrôle de la qualité et le coût.

Présentation

L’utilisation de la technologie dans l'inscription des bénéficiaires

Présentateurs: Laura Buback, Conseillère en surveillance de la santé et de la nutrition, Liberia Agriculture Upgrading Nutrition and Child Health (LAUNCH), John Snow Inc. (JSI), Liberia;  Job Milapo, Gestionnaire en opérations, produits de base, Liberia Agriculture Upgrading Nutrition and Child Health (LAUNCH), ACDI/VOCA, Liberia;  Alto Oumarou, Spécialiste en suivi et évaluation, Catholic Relief Services (CRS), Niger

Depuis 2010 le programme Améliorer la Nutrition et la Santé Infantile au Liberia grâce à l’Agriculture (Liberia Agricultural Upgrading Nutrition and Child Health, LAUNCH) met en œuvre son approche Empêcher la Malnutrition chez les Enfants de Moins de Deux Ans (Preventing Malnutrition in Under Twos Approach, PM2A) dans deux comtés du pays. Ce programme pluriannuel (multiyear program, MYAP) vise à renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition dans les premiers 1,000 jours de la vie. Au départ, le contexte libérien a présenté des défis à l’inscription des bénéficiaires et à leur saisi dans la base de données, ce qui a retardé la distribution des denrées. L’utilisation des téléphones mobiles pour l’inscription a beaucoup amélioré le système de suivi des bénéficiaires, ainsi que la gestion globale du programme. 

Dans cette session les participants ont appris comment cette innovation a renforcé la livraison et le ciblage des aliments complémentaires en rationalisant le flux de données. D’autres programmes du Bureau de Nourriture pour la Paix (FFP) pourraient adapter le modèle LAUNCH et ainsi améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire.

Dans leur présentation, Job Milapo et Laura Buback ont exposé comment  ACDI/VOCA et JSI utilisent la technologie du téléphone mobile pour inscrire et suivre les bénéficiaires du programme LAUNCH au Liberia. Leur consortium se sert de Magpie, une technologie du téléphone mobile basée sur Internet et qui stocke toutes les données en ligne. Une fois le formulaire créé en ligne, il peut se télécharger depuis le téléphone grâce à la technologie cellulaire ordinaire (GPRS). Le logiciel mobile a réduit de 10 semaines à 5 semaines le temps requis pour incorporer les bénéficiaires au système. La mise en œuvre de la technologie comportait plusieurs phases, dont la mise sur pied de la technologie, la formation du personnel de terrain dans l’utilisation de celle-ci et la réalisation d’une surveillance continue de l’utilisation de la technologie par le personnel de terrain. Souvent les membres du personnel saisissent les données sur leurs mobiles sans être connectés à un réseau Internet ou téléphonique. Ensuite ils rentrent au bureau, se connectent et envoient au cloud les données enregistrées sur leur téléphones. ACDI/VOCA télécharge ces informations dans une base de données qu’ils ont incorporée à leur système pour la collecte et le traitement de données. Ils peuvent alors utiliser le logiciel pour produire des documents qui dressent des listes des bénéficiaires avec des informations détaillées les concernant. Le fait qu’on n’a besoin de saisir les données qu’une seule fois pour tous les documents qu’utilise le consortium accélère le processus et réduit le risque d’erreurs.

Alto Oumarou a parlé de comment CRS utilise la technologie du téléphone mobile au Niger pour inscrire les bénéficiaires. CRS se sert d’un logiciel iPod avec iPhone builder pour l’inscription et pour la distribution des produits de base, avec un code unique pour chaque bénéficiaire et des codes-barres individuels pour chaque femme inscrite. Le personnel de terrain n’a qu’à scanner le code-barres et toutes les informations concernant le bénéficiaire paraissent sur l’écran de leur appareil. Quand un bénéficiaire s’implique dans une nouvelle activité, par exemple, le personnel de terrain peut scanner le code-barres du bénéficiaire, puis actualiser ses données dans le système. 

CRS utilise aussi Data Winner, une technologie du téléphone cellulaire, dans la collecte de certaines données. Le logiciel Data Winner permet aux bénévoles communautaires d’utiliser leurs propres téléphones portables pour envoyer à une base de données centrale des informations telles que le nombre de femmes enceintes dans un village ou la naissance d’un enfant qu’il faudra inscrire au système.

Foire aux Questions du projet LAUNCH  

De nouvelles utilisations de l’aide alimentaire pour renforcer la résilience

Présentateurs: Christian Dovonou, Représentant pays, Vétérinaires sans Frontières (VSF), Burkina Faso;  Yuvé Guluma, Agent en nutrition et sécurité alimentaire, Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Burkina Faso;  Alexandra Rutishauser-Perera, Conseillère en nutrition en Afrique de l’Est, International Medical Corps (IMC); Modératrices: Joan Jennings, Spécialiste en nutrition et technologie alimentaire, TOPS;  Circe Trevant, Consultante indépendante

Cette session a comporté plusieurs présentations sur des stratégies innovatrices qui répondent aux besoins urgents d’une manière qui renforce la résilience des femmes, enfants et les communautés qu’ils habitent. Parmi ces présentations figuraient des discussions du Projet Cuisine à Lait (Milk Kitchen Project), conjointement avec le programme Promouvoir les Biens en Bétail (Advancing Animal Assets), qui va bientôt s’inaugurer au Burkina Faso, ainsi que de l’utilisation récente d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) au Tchad.

Cette session comprenait deux présentations et du temps pour la discussion. La première présentation détaillait comment un projet du UNHCR exploite la chaîne de valeur du lait pour renforcer la résilience au niveau de ménages. La deuxième présentatrice a parlé de son utilisation du Nutributter, un supplément nutritionnel à base de lipides, pour améliorer les résultats nutritionnels chez des enfants d’entre 6 et 12 mois (mais également de jusqu’à 24 mois).

Présentation 1

Présentation 2

Stratégies pour créer des mesures de protection de l’environnement qui favorisent la sécurité alimentaire communautaire dans le contexte africain

Présentatrices: Erika Clesceri, Agent environnemental, Bureau pour la Démocratie, le Règlement des Conflits et l’Aide Humanitaire (DCHA), USAID;  Emily Kunen, Conseillère en matière d’environnement d’après-crise, DCHA, USAID; Modérateur: Tom Remington, Conseiller en agriculture pour l’Afrique, Catholic Relief Services (CRS)  

La variabilité et le changement climatiques, la dégradation de l’environnement et les catastrophes naturelles présentent des défis de plus en plus redoutables à la réalisation des objectifs en matière de sécurité alimentaire et de développement durable, surtout dans les régions pauvres en ressources telles que le Sahel. L’intégration systématique des mesures de protection environnementales aux projets de sécurité alimentaires permettra d’augmenter la résilience des systèmes et communautés naturels et diminuer le risque de catastrophes. Au cours de cette session interactive, nous avons échangé des idées sur la protection et le renforcement des ressources naturelles et de la santé. Nous avons discuté, d’abord, des stratégies et outils de terrain pour améliorer la surveillance de l’environnement et, ensuite, du maintien des mesures de protection environnementales au-delà de l’échéancier d’un projet. Cette session s’est appuyée sur les expériences des participants dans divers projets d’aide alimentaire financés par l’USAID afin de relever des stratégies de gestion et des approches socio-comportementales réussies, ainsi que des meilleures pratiques concrètes en matière de gestion environnementale.

Au cours d’une discussion de groupe, les participants ont identifié les domaines dans lesquels ils trouvent que nous devrions planifier des changements sociaux et comportementaux qui favorisent la durabilité environnementale :

●   Aflatoxine

●   Renforcement de l’analyse des denrées alimentaires

●   Reboisement

●   Utilisation de bonnes variétés

●   Utilisation d’engrais à des niveaux différents

●   Utilisation de pesticides

●   Intégration de la programmation et du suivi des projets

●   Des budgets séparés pour les mesures de protection de l’environnement

●   Sacs biodégradables

●   Budget pour les mesures d’atténuation

●   Suivi efficace

●   Drainage

L'utilisation des groupes de soins pour renforcer la résilience dans les programmes de sécurité alimentaire et santé communautaire

Présentatrice: Alexandra Rutishauser-Perera, Conseillère en nutrition en Afrique de l’Est, International  Medical Corps (IMC); Modératrice: Bonnie Kittle, Consultante indépendante, Kittle Consulting

Un Groupe de soins comprend de 10 à 15 éducateurs de santé communautaires bénévoles qui se réunissent régulièrement avec le personnel de l’ONG pour des sessions de formation et de supervision. Chacun(e) de ces bénévoles va dans sa communauté au moins une fois par mois pour faire de la promotion de la santé/nutrition/sécurité alimentaire avec un petit groupe de mères ayant de jeunes enfants. Ces groupes sont différents des groupes de soutien typiques car chaque bénévole est sélectionnée par les mères qu’elle soutient et responsable des visites régulières à 10 à 15 de ses voisines, partageant ce qu’elle a appris et facilitant les changements de comportement au niveau des foyers.

Les Groupes de soins ont obtenu des succès remarquables en réalisant des changements sociaux et comportementaux durables, réduisant la malnutrition et renforçant la sécurité alimentaire. Pendant cette session, les participants ont entendu une exposition de l’approche Groupe de soins et son impact potentiel. Ensuite ils ont travaillé en groupe pour définir la durabilité dans le contexte des changements de comportement et réfléchi aux moyens de renforcer la durabilité du groupe. Ils ont assisté enfin à une présentation d’exemples concrets qui démontraient comment le modèle Groupe de soins peut renforcer la durabilité.

La présentatrice a souligné l’objectif des groupes de soins—créer un système qui permet aux bénévoles communautaires d’inciter des changements de comportement chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans—et a partagé des résultats de recherche sur l’efficacité des groupes de soins. Elle a également passé en revue les éléments-clé de l’approche des groupes de soins. Ensuite, les participants ont travaillé en petits groupes pour discuter de leur travail pour favoriser des comportements sains chez les groupes de soins et chez des groupes communautaires dont certains aspects diffèrent du modèle des groupes de soins. Après, les participants ont partagé des observations-clé faites au cours des discussions en petits groupes, dont celle que d’autres groupes communautaires—par exemple, les écoles pratiques d’agriculture (farmer field schools)—impliquent les hommes de façons différentes, peuvent rehausser et faciliter la formation d’apprentis, et souvent favorisent la sécurité alimentaire au niveau des ménages.

Présentation 

La préoccupation pour le genre, rien qu'une affaire de femmes ? Briser les stéréotypes dans le contexte des programmes

Présentateur: Batamaka Somé, Conseiller en genre, Programme Alimentaire Mondial (PAM), Purchase for Progress (P4P); Modératrice: Kristi Tabaj, Conseillère en genre, TOPS

Bien que le mot genre s’applique de manière égale aux hommes et aux femmes, aux garçons et aux filles, on l’associe le plus souvent au sexe féminin. Le personnel qui fournit l’appui technique des programmes se compose surtout de femmes. Que se passe-t-il alors quand le conseiller en genre est de sexe masculin ? De la confusion, au départ, mais petit à petit commence une conversation sincère sur le rôle des hommes dans le dialogue en matière du genre. Batamaka Somé, Consultant en genre du programme Achats pour le progrès (Purchase for Progress, ou P4P) du Programme Alimentaire Mondial, a partagé dans cette session ses expériences, ainsi que des conseils pour briser les stéréotypes en matière du genre dans le contexte des programmes et dans l’ambiance du travail.

Avant de le connaître, on présume souvent que le présentateur, Batamaka Somé, est une femme, et on demande pourquoi il travaille dans le domaine du genre. Il a expliqué aux participants qu’en général les bailleurs de fonds veulent voir des femmes dans les postes affectés au genre. Si le titulaire du poste n’est pas de sexe féminin, ils présument que l’organisation ne travaille pas dans le domaine du genre.

Les participants ont débattu la question de si le genre devait se considérer comme une question transversale ou une question à part. Ils ont trouvé que le genre n’est pas seulement une « histoire de femmes » et qu’on doit impliquer les hommes dans les discussions, par exemple celles sur la santé génésique.

Présentation 

La micro finance informelle et la résilience des ménages

Présentateurs: Jacques Kaboré, Coordinateur, Communautés d'Epargne et de Crédit Interne (SILC), Catholic Relief Services (CRS), Burkina Faso;  Rasoa Tiana, Coordinatrice, Caisses d’Epargne Villageoises (VSL), SALOHI, CARE International, Madagascar; Modérateur: Tom Remington, Conseiller en agriculture pour l’Afrique, Catholic Relief Services (CRS)

Sans capital, aucune entreprise, y compris les petites exploitations agricoles, ne peut financer ses opérations ou consolider ses actifs. Créer pour les agriculteurs marginaux un accès plus durable aux services financiers peut améliorer de manière significative leurs revenus et leur sécurité alimentaire. Si la micro finance formelle est importante, pour les agriculteurs marginaux l’accès, les coûts de transaction élevés, un manque de familiarité avec le personnel de l’institution financier et de faibles incitations à économiser constituent autant de défis. La micro finance informelle, sous la forme par exemple des Associations de Caisses d’Epargne Villageoises (Village Savings and Loan Associations, VSLA) et des Communautés d’Epargne et de Crédit Interne (Savings and Internal Lending Communities, SILC) offrent des sources supplémentaires de petits montants de capital local à des conditions souples. Les agriculteurs peuvent effectuer des transactions fréquentes à un coût très faible et ainsi renforcer la résilience de leur ménage de façon significative.

Cette session s’est concentrée sur deux programmes mise en œuvre au Madagascar et au Burkina Faso. Nous avons parlé des méthodes de mise en œuvre différentes, de l’incorporation par les VSLA et SILC du modèle Prestataires de Services Privés (PSP), de la durabilité de ces stratégies et de comment elles renforcent la résilience des ménages. 

Les défis potentiels relevés au cours de cette session comprennent la faiblesse des institutions de microfinance (IMF), le climat de méfiance entre les banques et les IMF, la régulation des communautés d’épargne et de crédit interne (savings and internal lending communities, SILC), et l’écart entre les chaînes de valeur que les femmes veulent et ce qui est avancé en réalité.

Présentation 1

Présentation 2